« Il en coûte au Seigneur de voir mourir les siens » : cette phrase du psaume 115 (116), au verset 15, nous rappelle que jamais Dieu ne souhaite la mort de personne, pas même du criminel, puisqu’il veut qu’il se convertisse et qu’il vive ! Elle nous incite à comprendre que Jésus aurait pleuré la mort de son ami, selon ce que nous rapporte l’épisode de la résurrection de Lazare, évangile de l’année A que nous prenons pour les catéchumènes adultes appelés à recevoir le baptême à Pâques. Pourtant, une étude plus approfondie du texte nous montre que le Christ déplore ici bien plutôt la résistance des siens à accueillir pleinement la foi.
Certes, seule la conversion du coeur qui conduit à reconnaître en la personne même de Jésus Christ "la résurrection et la vie" nous fait franchir toute mort pour entrer dans la vie éternelle. Mais il serait absurde d’en déprécier pour autant l’existence ordinaire d’ici-bas : c’est parce qu’il aime notre vie telle qu’elle est, dans les conditions de faiblesse, de souffrance et d’imperfection que nous connaissons, que le Seigneur veut la sauver par son pardon et sa résurrection en laquelle il nous recueillera, et à laquelle il nous donne déjà part maintenant si nous vivons de la foi en lui. Faisons honneur au miracle de la vie qui se manifeste en chacun de nous en l’ai-mant dans le Dieu Vivant qui nous donne l’existence et l’être.
Père Marc Lambret