Bien sûr, il n’est jamais interdit de se montrer intelligent. La bêtise plus ou moins volontaire constitue souvent un alibi commode. Par exemple, « À celui qui te frappe sur une joue, présente l’autre » devient un précepte inepte si je le comprends comme une incitation pour le brutal à redoubler sa frappe. Il faut laisser le Seigneur lui-même éclairer sa parole par son agir, lui qui n’a pas encouragé le serviteur du grand-prêtre à récidiver, mais l’a repris pour son bien, au risque en effet d’en prendre une autre.
La Parole est donnée à la raison autant qu’au cœur : bienheureux celui qui la reçoit ainsi pleinement pour la mettre en pratique et progresser spirituellement par tout ce qu’il aura fait de bien. Le bien, je peux le connaître par ma conscience éclairée par la Parole. Même à contrecœur, je décide de l’accomplir parce que j’y crois. Et mon cœur change. Le Christ ne nous dit pas que nous devrions être saints, il nous appelle à l’être et nous donne la grâce de le devenir, pour peu que nous l’aimions en actes et en vérité.
Père Marc Lambret