nettement contraire à cette idée reçue.
La première raison en est le style de vie adopté par Jésus et partagé par ceux qui le suivaient : une itinérance constante qui imposait de voyager léger pour se consacrer à l’annonce de l’Évangile. Plus généralement, le Christ souligne à maintes reprises que la voie qu’il ouvre est celle du
renoncement à tout et à soi-même en vue du Royaume : à cette aune, tout ce qui nous lie à cette terre et à ses réalités devient un obstacle sur le chemin et augmente la difficulté du nécessaire détachement. De même que celui à qui l’on a le plus pardonné aimera le plus, de même celui qui a le moins sera plus prompt à tout donner.
Toutefois, la conclusion de l’épisode, « Pour les hommes c’est impossible, mais pas pour Dieu », nous réconforte et nous dissuade de tomber dans l’équation « riche égale perdu pour le Royaume ». Le dépouillement de soi pour revêtir le Christ est au-delà des forces de tout homme : c’est la
remise totale de soi au Dieu qui seul est bon, dans l’humilité de se reconnaître tout petit devant lui. Certes, tout ce qui nous enfle de nous-même s’oppose à ce mouvement d’abaissement à la suite du Christ, mais Dieu peut en donner la grâce à celui qu’il a comblé des biens de ce monde comme au plus pauvre de la terre.
Père Marc Lambret