Ce texte résonne avec l’évangile où Jésus adresse à Nicodème sa fameuse parole sur le serpent de bronze élevé au désert, auquel il est associé par le liturge : la Croix ne sera pas l’échec du Fils de l’homme, mais sa gloire et sa victoire en faveur de son peuple et de tous les hommes pécheurs. Cependant, il consonne aussi avec l’évangile de l’année A que nous privilégions pour le deuxième scrutin des catéchumènes adultes : l’épisode de la guérison de l’Aveugle-né en saint Jean est justement le récit d’une enquête très contradictoire entre des témoins aux vues opposées.
"Contradiction" est la traduction littérale du mot grec "krima" que la traduction liturgique rend par "jugement" dans la sentence finale de Jésus : "Je suis venu en ce monde pour rendre un jugement : que ceux qui ne voient pas puissent voir, et que ceux qui voient deviennent aveugles." Toutes l’intelligence, l’autorité et la compétence du monde peuvent rendre aveugles ceux qui ne veulent pas voir dans la mystère pascal la manifestation de l’amour infini de Dieu. La vraie lumière qui est la foi donne le regard juste sur le monde et son salut acquis en Jésus Christ, le Fils bien-aimé donné pour les pécheurs.
Père Marc Lambret