09 Nov Édito et FIP du dimanche 10 novembre 2024
32e dimanche du temps ordinaire
LE PRIX D’UNE VIE
La veuve de notre évangile n’avait plus que deux sous de vie à vivre. Aux yeux du monde de son temps, en effet, elle ne valait pas mieux. Mais, au regard de Dieu révélé par Jésus, elle donnait plus que tous les autres en les versant dans le trésor du Temple comme dans le coeur de Dieu, telle une enfant désolée se jetant dans les bras d’un parent adoré.
« Jette-le au trésor, ce beau prix auquel ils m’ont apprécié », dit le Seigneur lui-même au prophète Zacharie qui lui rapporte comment les propriétaires du troupeau lui ont versé trente sicles d’argent pour salaire (Za 11,13). En effet, c’est au peuple ainsi abandonné que le Dieu d’Israël s’identifie lui-même, ce pauvre peuple dévoré par ses chefs.
Jésus se rappelle Zacharie en voyant la veuve se dépouiller de tout au profit des scribes voraces qui ne manqueront pas de ramasser la mise. Ce souvenir rencontre en lui la pensée de sa passion désormais toute proche, lui qui sera vendu pour trente pièces par Judas, l’un des Douze, aux prêtres qui le feront crucifier par la main des païens.
Toute vie méprisée par les hommes qui ne savent que compter leurs profits et s’adonner à leurs plaisirs insatiables est recueillie, comme celle de la veuve, dans le coeur du Fils qui s’offre en sacrifice pour qu’elle soit sauvée, consolée et glorifiée à jamais. Heureux qui le croit aujourd’hui et se fait témoin de l’amour de Dieu pour chacun !
En ces jours, le grand peuple des États-Unis d’Amérique, qui s’est longtemps dit chrétien, s’est déchiré entre deux candidats. Le pape François les renvoyait dos à dos, dénonçant l’offense à la vie humaine et au respect qui lui est dû, dans un cas par le parti-pris pour l’avortement, dans l’autre par l’hostilité aux migrants.
Si ces offres politiques présentent chacune un aspect intolérable au regard de l’Évangile, il est permis de penser que le pire l’a emporté : un meneur outrancier qui promeut la violence et compromet la démocratie. À chacun maintenant de prendre ses responsabilités, et puis à la grâce de Dieu qui sait le prix de toute vie !
Père Marc Lambret